Je suis
né à Sart le 21 avril 1900 dans une ferme qui donnait
bien de la peine à mon père pour réunir le montant de
la location... Le printemps, c'était le moment des
semailles, seigle, avoine et plantation de pommes de
terre. Le mois de juin amenait la fenaison. Les foins
étaient fauchés à la faux. La fenaison finie, les
paysans gagnaient la fagne pour y extraire la tourbe
destinée au chauffage. Ils coupaient la mousse, les
bruyères, les fougères qui, séchées serviraient de
litière.
Dans la
forêt, ils faisaient provision de bois de chauffage.
L'automne était pour les enfants la période des
vacances, de mi-septembre jusqu'à la Toussaint. Il
fallait alors assurer la garde du bétail qui paissait
dans les terrains non clôturés. Puis il y avait le
ramassage des pommes de terre. L'hiver ramenait les
longues soirées et les veillées avec les voisins à la
lueur d'une lampe à pétrole.
La vie
était assez dure, les revenus provenaient de la vente
du beurre des pommes de terre ou, si c'était vraiment
nécessaire, d'une vache. Le mois de novembre amenait
la fête du cochon. C'était l'occasion d'inviter
parents et amis au festin pour y goûter boudins et
autres charcuteries. C'était la vie de chaque ménage !
Gustave Bonniver